Rôle de la Femme dans la société

CONFERENCE GENEVE « L’arbre séphirotique dans son approche maçonnique » »
1 octobre 2019
L’être et le paraître
10 octobre 2019

Compte rendu de la rencontre du lundi 10 octobre 2005.

Thème : «  Rôle de la femme dans la société« .

Vingt deux personnes ont participé à la rencontre.

Jean Christophe ; Nathalie ; Thérèse ; Renée ; François ; Emmanuelle ; Gérald ; Sylvie ; Véronique ; Henk ; Jenny ; Nicole ; Serge ; Nadège ; Serge ; Francine ; Bernadette ; Daniel ; Andrée ; Florence ; Miguel ; Dominique.

***

le débat

La Femme remonte à la plus haute antiquité.

(Alexandre Vialatte )

Deux heures de débat n’ont – comme on pouvait s’y attendre – pas suffi pour répondre à la question posée. Il semble d’ailleurs que très rapidement le mot « place » se soit substitué à celui de « rôle », il donc fort possible que certaines et certains se sentent un peu frustrés quant au tour pris par les échanges de paroles. Quoi qu’il en soit il est possible à partir des éléments recueillis de dresser une situation impressionniste des objets de ressentiments et à partir de là d’en trouver les causes et aussi les moyens d’y pallier.

La première intervention pouvait être déstabilisante dans la mesure où il était affirmé, par une femme, qu’une telle question ne pouvait avoir été concoctée et posée que par un homme… ce qui est une erreur. De même il a été dit, toujours par une femme, que l’homme n’a jamais pardonné à la femme de faire des enfants… Ainsi du rôle supposé de la femme dans la société on passait en fait à celui de fonction, ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

La première partie du débat s’affirma comme une mise en état d’une revendication féminine contre la position de supériorité que s’est attribuée l’homme. Cette revendication est apparue en fait comme la révélation d’une position occupée de longue date, aux corps et âmes défendants des  femmes.

Chaque doléance est le symptôme d’une position mal vécue non seulement dans notre société mais aussi dans la famille et le couple.

Toutefois, il a été dit (par une femme) que la femme était en fait une sorte « d’éminence grise » agissant en sous-main. Ce propos a trouvé peu d’échos.

Par contre il a été affirmé que l’homme devait concéder à sa compagne, une parcelle du pouvoir qu’il s’est attribué. De là il en découle que la femme doit se tailler une place que ce soit à la maison, au travail, et même à propos de ses loisirs.

La femme doit à la fois s’ouvrir et prendre confiance en elle-même.

L’axe enfant – travail, a été beaucoup évoqué, ou dit autrement : Comment une mère de famille peut à la fois s’épanouir en enfantant et en faisant carrière dans un métier intéressant, (c’est à dire le plus souvent occupé par des hommes).

Puis le débat pris un autre tour, à savoir : Quels sont les points de clivage à partir desquels se divisent, à tort ou à raison, les activités féminines et masculines.

Une idée à été lancée comme quoi certains travaux apparaissaient comme sales et dégradants, ou bien encore d’autres, comme manquant particulièrement d’intérêt donc abandonnés par les hommes. Il s’agit principalement des tâches dites ménagères (faire la vaisselle et torcher les mômes).

Les enfants resteraient toujours l’obstacle principal à l’obtention d’un métier intéressant. Ainsi la femme n’est pas « sûre » (problème de l’absentéisme) dans la mesure où elle peut tomber enceinte et abandonner momentanément son poste. Ce qui ferait que la femme n’a pas la possibilité de changer de job à son gré (sous-entendu qu’à l’inverse cela ne pose aucun problème à l’homme). L’absentéisme féminin vrai ou supposé, semble toujours être une des sources de clivage entre homme et femme dans la société.

Bref la femme n’a aucun moyen réel d’être reconnue. L’augment massue restant qu’en moyenne le salaire des femmes est 20 pour cent au-dessous de celui des hommes (chiffre qui n’a pas été contesté). De plus il semble que la femme doive parfois « coucher » pour obtenir de l’avancement.

La question a été posée sur le rôle de la femme dans la politique et le syndicalisme, mais elle n’a pas entraîné ni fournit un débat riche sur ces deux sujets. Deux raisons semblent présider à ce manque d’intérêt : Le déclin du syndicalisme en France, et la quasi-impossibilité pour une femme de s’imposer en politique (hormis quelques cas particuliers). La loi sur la parité apparaît comme scandaleuse plutôt qu’utile.

C’est en fait la notion de couple qui, étrangement, a permis d’élargir le débat. Le couple est un microcosme de la société et le lieu empirique des relations humaines. Le couple a d’abord été défini comme une association contractuelle, dans la mesure où le partage des tâches apparaît être le point de clivage. Il semble que les obligations imparties traditionnellement  à l’une et l’autre partie, soient en train de changer. C’est à dire que l’homme est perçu comme pouvant rester à la maison et s’occuper des enfants (congé parental) tandis que la femme préfèrera travailler à l’extérieur. Il a été soulevé que la répartition stricte et sexuée des tâches ménagères, n’était en fait qu’un leurre et un faux problème. Manifestement le mot couple avait changé de contenu, puisque les couples homosexuels rencontrent exactement les mêmes difficultés ménagères que les couples classiques. Cela signifierait que la démarcation des services rendus au sein de la maison ne s’articule pas en termes d’homme – femme mais d’une façon beaucoup plus générale sur des relations particulières d’une vie en intimité partagée.

Autrement dit, le fait même d’envisager le couple d’une manière autre que classique (code civil), met en évidence que le problème homme femme serait en fait dans nos sociétés occidentales tout autre chose qu’une question de sexe.

Mais l’on objectera que l’éducation des enfants entre pour une bonne part dans la problématique du couple. C’est à dire quelle est la part de travail et surtout sa répartition, qui revient à chacun. L’enfant supposant un père et une mère… enfin jusqu’à une époque encore très proche, car maintenant les choses peuvent changer puisque les techniques de procréation et les lois concernant l’adoption des enfants sont en train d’évoluer.

Au fur et à mesure que le débat s’est avancé, il est apparu, en filigrane, mais comme une évidence, que le rôle de la femme et de l’homme dans la société, était avant toute chose une question à la fois de dialogue et d’échange, permettant de s’entendre sur des choix partagés en bonne intelligence au mieux des intérêts à la fois du couple et des enfants. C’est un peu comme si l’on avait redécouvert l’avantage du contrat vanté par Jean Jacques Rousseau. Toutes les formes de clivages qui ont été invoquées précédemment ne pourraient donc que disparaître.

On en arrive ainsi à la notion de partage. Elle a été exprimée de différentes façons, même sur le plan du plaisir sexuel, et notamment qui donne le plaisir et qui le reçoit… Comme quoi tout n’est pas encore bien éclairci dans notre société. La marge qui sépare l’homme de la femme, quant à leur rôle respectif, devient donc de plus en plus étroite, et pourtant il reste toujours des zones de clivage. La question s’est posée de savoir s’il s’agissait d’une question de « milieu », de « riches ou de pauvres ». Les réponses furent plutôt négatives, puisqu’on trouve beaucoup de violences (sexuelles par exemple) à la fois dans les milieux défavorisés et les opulentes maisons bourgeoises. Le facteur de différence(s) ne reposerait pas sur la notion de milieu, mais sur le concept d’éducation. Quelques noms de femmes célèbres ont émergé (Olympe de Gouge, George Sand, Colette), mais uniquement pour démontrer que seules les femmes cultivées et volontaires pouvaient s’affranchir des règles imposées par les hommes.

Tentative de conclusion

Il y aurait donc une nouvelle distribution des « rôles » possible. Ainsi il ressort de ce qui précède que les règles qui président au fonctionnement de notre société ne sont plus naturelles, mais culturelles. Dans la préhistoire les rôles étaient naturellement arbitrés par l’égale nécessité de chasser le mammouth et d’assurer la descendance de la race humaine. Depuis les choses ont changé, ou pour le moins elles peuvent changer, dans la mesure où chaque homme et femme sera un être éduqué pour devenir un ou une citoyenne, apte à prendre des responsabilités au seing de la cité, pour le plus grand bien de tous.

Il est étonnant qu’aucun des Maçons et Maçonne présents n’ai convoqué ce qu’il est convenu d’appeler « les Principes généraux de la Maçonnerie ».

A noter :

Lors du choix de la prochaine question à traiter, deux profanes ont demandé qu’il soit traité du « secret maçonnique ». La proposition n’a recueilli que peu de suffrage.

La prochaine rencontre se tiendra le lundi 21 novembre 2005, le thème choisi est :

« Etre ou paraître ».

Daniel. Octobre 05