11 personnes étaient réunies :
Florence ; François ; Nadège ; Serge ; Jean Christophe ;
Daniel ; Dominique ; Thérèse ; Dominique ; Nathalie
Thème : Il y a-t-il un devoir de transmission ?
Oui pour au moins deux raisons évidentes :
Par contre :
Où l’on s’aperçoit que la forme est aussi importante que le fond.
Il semble que l’on transmet aussi pour se prolonger, après sa propre mort… Pour exister encore et toujours par ceux qui seront chargés – après nous -de faire vivre notre mémoire.
Encore faut-il que celui qui « passe » la tradition et celui qui la reçoit, soient tous deux des personnes de qualité, particulièrement douées pour cet exercice, or ce n’est pratiquement jamais le cas. Les parents, les divers éducateurs mêmes emplis de bons sentiments ne sont pas toujours à la hauteur de la tâche… Que reste-t-il alors de la matière à passer ?
Question subsidiaire : transmet-on un gâteau ou la façon de faire ce gâteau ?
L’éducation et l’apprentissage ne sont pas un long fleuve tranquille.
Vouloir transmettre c’est vouloir laisser des traces de soi, c’est vivre dans sa descendance par le pouvoir de l’autre : « je vis en toi », au-delà de ma propre mort. Les morts tiennent ils en état les vivants ?
Il semblerait que le choix n’existe pas, c’est-à-dire qu’il est absolument nécessaire de transmettre, il y a dans cette idée comme une fonction naturelle qui pousse à se perpétuer. Ainsi la femme devient le principal vecteur du code génétique, bien que le mâle ne soit pas totalement étranger à cette transmission. Donc il n’y a plus ici une notion de devoir, mais simplement une pulsion naturelle incoercible (le désir d’avoir un enfant).
La transmission est tout simplement une loi naturelle.
Pour d’autres, c’est bien une question de devoir, comme une tradition familiale, la nécessité de maintenir une famille, un clan, une tribu. Dans certaines cultures une femme qui ne peut pas avoir d’enfant est rejetée voire répudiée.
Ici apparaît alors la confusion entre volonté de maintenir un lien et la simple reproduction.
La volonté de poursuivre l’espèce humaine peut aussi être animée par l’obligation de répondre à une loi religieuse, « croissez et multipliez-vous » exprimée dans la Genèse.
Au-delà de ce type de transmission, c’est-à-dire celle de la vie, l’on rencontre un autre modèle : celui du maître et de l’élève.
Le Maître doit-il semer à tous vents, ou bien attendre que l’élève vienne frapper à la porte du Temple ?
Existe-il réellement un devoir de mémoire ?
Entre nostalgie du passé et crainte de l’avenir y a-t-il un espace pour la réflexion, et décider qui peut interpréter l’histoire à retenir donc à transmettre ?
La transmission à la fois par le fond et la forme, est-elle un exercice réservé à des spécialistes ?
Se méfier aussi de l’acculturation[1] : Quand les petits Africains déclamaient « nos ancêtres les gaulois » ou quand les Espagnols éradiquèrent toute trace de la culture inca ou aztèque.
En conclusion, il apparaît que si l’espèce humaine se perpétue par nécessité biologique, il est tout aussi nécessaire qu’en même temps la Tradition (la culture dans tous ses états), seul garant de la cohésion du groupe, l’accompagne.
Prochaine rencontre.
Lundi 23 février 2009
Thème : Démocratie et élitisme
[1] Processus par lequel un groupe où un individu assimile une culture différente, qui lui est étrangère [Sociologie]. Synonyme assimilation